jeudi 2 janvier 2020

L'insoutenable légèreté de l'être - Milan Kundera

Cher lecteur,

           J'avais hâte de vous parler de mon premier Milan Kundera. Au début de l'automne (2019) l'envie m'a pris de lire une oeuvre de Kundera. Je voyais ces oeuvres un peu partout. Alors j'ai fait des recherches comme à chaque fois qu'un auteur ou un livre m'intéresse et que je ne connais pas. Après quelques recherches, je suis sûre. Je me rends à la libraire et achète mon premier livre de Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être. Le titre est déjà très accrocheur. On s'interroge, on réfléchit. De quoi ça parle ? Qu'est ce que ça signifie ? Et même quand le livre nous fournis une réponse on continue de s'interroger. 


                 Une très bonne lecture. J'ai aimé du début à la fin. C'est de la philosophie et de la littérature. Une roman philosophique facile à lire mais qui demande réflexion. L'oeuvre s'ouvre sur une réflexion à propos d'un concept dans la pensée de Nietzsche. Mais on est très vite introduit aux personnages. Il y a Tereza et Tomas et leur chien Karénine, et aussi Franz et Sabina. On suit leur vie, et leur pensées. C'est ainsi que l'auteur introduit ses concepts, ses réflexions : à travers la vie des personnages. Mais si cette dimension philosophique vous fait peur ne vous inquiétez pas, ce livre est aussi un roman d'amour, ou un roman tout simplement. Il est alors possible de se concentrer sur un genre du livre même si la dimension philosophique n'est jamais loin, j'imagine que vous pouvez lire cette oeuvre en vous concentrant uniquement sur la partie de fiction, tout les éléments qui fait que ce livre est un roman. 

Le roman peut se découper en quatre partie : 

           D'abord l'éternel retour, concept nietzschéen sur lequel s'ouvre le roman. L'éternel retour c'est « penser qu'un jour tout se répétera comme nous l'avons déjà vécu et que même cette répétition se répétera encore indéfiniment. » J'emprunte cette explication à Kundera qui se trouve être un passage du premier paragraphe du roman. La première partie de l'oeuvre est consacrée à ce concept et Kundera au fur est à mesure que l'histoire commence tente de prouver le problème dans cette concept. Le personnage qu'on peut attacher à cette pensée est Tomas. Il est d'ailleurs le premier personnage que le narrateur nous présente.  

  «  L'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une vie et il ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures. »

  « Avoir de la compassion (co-sentiment), c'est pouvoir vivre avec l'autre son malheur mais aussi ressentir avec lui n'importe quel autre sentiment (...).Cette compassion là (...) désigne donc la plus haute capacité d'imagination affective, l'art de la télépathie des émotions. Dans la hiérarchie des sentiments, c'est le sentiment suprême. »


  « (...) pour nous, ce qui fait la grandeur de l'homme, c'est qu'il porte son destin comme Atlas portait sur ses épaules la voûte du ciel. Le héros beethovénien est un haltérophile soulevant des poids métaphysiques. »


           Ensuite la légèreté et pesanteur. Cela semble être le thème principale du livre, surtout car un des termes se trouve dans le tire et c'est également le titre de deux des sept parties du livre.  Deux notions qui reviennent beaucoup dans l'oeuvre et sur lesquels les personnages s'interrogent beaucoup. Je ne peux pas trop vous en dévoiler sans vous parler de tout le livre. Mais si on devait associé encore une fois des personnages à ces notion alors Tereza serait du côté de la pesanteur tout comme Franz. Sabina du côté de la légèreté. Quand à Tomas c'est plus ambigu, on peut dire qu'il est les deux. 

 « Le drame d’une vie peut toujours être exprimé par la métaphore de la pesanteur. On dit qu’un fardeau nous est tombé sur les épaules. On porte ce fardeau, on le supporte ou on ne le supporte pas, on lutte avec lui, on perd ou on gagne.»

«Son drame n’était pas le drame de la pesanteur, mais de la légèreté.»

« est-on innocent parce qu’on ne sait pas ?»

           Continuons avec une partie très importante, peut-être même le concept le plus important du livre : le kitsch.  Si on regarde dans le dictionnaire la définition de kitsch est :   « Se dit d'un objet, d'un décor, d'une œuvre d'art dont le mauvais goût, voire la franche vulgarité, voulus ou non, réjouissent les uns, dégoûtent les autres. » Mais ce n'est pas de cela dont il est question. Kundera définit le kitsch, dans L'insoutenable légèreté de l'être, comme étant « une station de correspondance entre l'être et l'oubli.» «Avant d'être oublié nous serons changés en kitsch», voilà ce qu'est cette station de correspondance. Le kitsch est un idéal esthétique où «la merde (que ce soit) au sens littéral comme au sens figuré » est niée, oubliée et tout le monde se comporte comme si elle n'existait pas.


«Le kitsch exclut de son champs de vision tout ce que l’existence humaine a essentiellement inacceptable. »

«Au royaume du kitsch s’exerce la dictature du coeur. »

«Car nul homme n’est un surhomme et ne peut échapper entièrement au kitsch. Quel que soit le mépris qu’il nous inspire, le kitsch fait partie de la condition humaine.»


           Et la dernière partie serait la musique et la vie.  Tout le roman ce concentre sur la vie de quatre personnages, souvent comparée à l'oeuvre de Beethoven. L'existence, en particulier de ces personnages, est telle qu'une partition de musique, telle la musique de Beethoven. 

 «La musique c’est la négation des phrases, la musique c’est l’anti-mort !»

Et enfin pour finir voilà quelques citations en plus que j'aime beaucoup et qui ne demande qu'à être partager :

« Le rêve est la preuve qu'imaginer, rêver ce qui n'a pas été, est l'un des plus profonds besoins de l'homme.»

«Le vertige, c'est autre chose que la peur de tomber. C'est la voix du vide au-dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi.»

«Devant c'était le mensonge intelligible, et derrière l'incompréhension vérité» 

« L'inconciliable dualité du corps et de l'âme, cette expérience humaine fondamentale.»

Ce livre a été un véritable coup de coeur. Mon prochain roman de Milan Kundera sera Risibles Amours. J'ai hâte de le lire et je vous en parle très vite (espérons-le).


Bonne lecture ! 


Maeva



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